L’Europe sera la reine incontestée d’une année 2022 caractérisée par les actions. C’est la conviction des gestionnaires et analystes qui ont participé à l’enquête menée auprès d’un panel de 24 sociétés de gestion d’actifs et SIM. Les risques ne manquent pas, à commencer par la poussée de l’inflation, mais pour le moment, il ne semble pas y avoir d’alternatives valables aux actions sur le marché. Selon les experts, pour ajouter du rendement au portefeuille, il ne reste que le risque, c’est-à-dire les actions (95,8% des répondants), mais aussi les placements alternatifs (33,3%), les obligations d’entreprises (20,8%) et les marchés privés (20,8%). Où ? Sur le Vieux Continent (79,2% des répondants l’ont dit), qui devance les États-Unis (54,2%) et la Chine (41,7%).
Les banques et les politiques à la rescousse
Si l’on considère les secteurs à l’échelle mondiale, les experts estiment toutefois que 2022 sera l’année de rédemption pour les valeurs financières, que 58,3 % des personnes interrogées apprécient. L’énergie (50%) et les soins de santé (45,8%) complètent le podium. Enfin, parmi les principaux facteurs susceptibles de compromettre la reprise économique et la croissance du marché, les dirigeants et les analystes citent avant tout l’inflation (62,5%) – qui a atteint en Amérique des niveaux jamais vus depuis 1982 – et l’éventuel resserrement monétaire des banques centrales qui en découle (41,7%).
Les bourses européennes
Au sein de l’UE, la France jouera un rôle de premier plan. Les sociétés à petite et moyenne capitalisation seront les principales gagnantes, 50 % des personnes interrogées approuvant leur performance, tandis que 27,3 % des personnes interrogées s’intéressent au FTSE Small Cap et 22,7 % au FTSE Mid Cap. Le FTSE Star et le FTSE AIM sont moins intéressants, 18,2 % et 4,5 % des personnes interrogées approuvant respectivement leur performance et se sentant prêtes à investir en bourse dans ses actions en 2022.
Pourquoi les actions peuvent rapporter ?
2022 sera une année difficile, mais qui a tout d’une année gratifiante. D’une certaine manière, les données macroéconomiques continuent de surprendre positivement et indiquent un scénario de croissance durable supérieure à la moyenne. Ce facteur est également confirmé par les bilans des entreprises, qui sont très sains et dont les bénéfices sont en hausse, tandis qu’aucun risque ne se profile à l’horizon concernant la structure des flux de crédit.
La confiance du secteur privé est donc aussi inébranlable qu’elle ne l’a été depuis longtemps. Les prévisions de croissance sont solides et les surprises économiques ont été positives, ce qui est de bon augure pour les perspectives de bénéfices. La prime de risque des actions est proche de la moyenne à long terme et bien au-dessus de la zone dangereuse et, compte tenu de la croissance attendue des bénéfices, les marchés des actions peuvent faire face à une hausse progressive des taux d’intérêt.
Premier risque : le coût de la vie
Les incertitudes ne manquent pas à l’horizon, comme la hausse des prix sous forme d’inflation, qui reste la question la moins intelligible et la plus complexe à prévoir dans son évolution. Mais, “au-delà des scénarios, les instruments en actions semblent pour l’instant être les mieux à même de s’adapter et d’ignorer en partie les anticipations d’inflation et la volatilité des marchés de taux d’intérêt. On ne voit pas d’alternative viable aux actions à l’heure actuelle : les actions restent la classe d’actifs privilégiée en 2022, étant donné que les taux réels, c’est-à-dire la différence entre les rendements nominaux des obligations et l’inflation, sont négatifs, et que les entreprises continueront à réaliser des bénéfices importants après une année extrêmement rentable .
Services financiers et énergie en Europe
Parmi les actions à inclure dans le portefeuille, il faut s’intéresser en Europe principalement aux secteurs de l’énergie, des mines et des banques, c’est-à-dire aux valeurs de rendement, qui semblent se négocier à un prix inférieur à leurs fondamentaux. En revanche, aux États-Unis, nous préférons les valeurs appartenant au secteur médical et pharmaceutique, les “healthcare stocks“,. Fondamentalement, considérant que le marché a enregistré une excellente reprise en 2021, pour 2022 nous privilégions une bonne diversification à la fois géographique et sectorielle, en préférant une sélection minutieuse des valeurs à mettre en portefeuille pour cette nouvelle année.
Les objectifs atteints en 2021
Bien sûr, il existe des risques, à commencer par ceux liés au ralentissement de la croissance économique, qui restera néanmoins supérieure à la moyenne historique. Ensuite, il y a les politiques monétaires, qui seront de moins en moins expansives, les banques centrales étant prêtes à intervenir pour contenir l’inflation. Les valorisations absolues et relatives du marché sont plus que raisonnables et les alternatives aux actions sont peu attrayantes, comme dans le cas des investissements obligataires, qui offrent toujours des perspectives peu attrayantes après une année 2021 décevante. Pour obtenir des fonds européens, la France devra toutefois suivre une procédure très précise, en réalisant des réformes et des investissements.
Le facteur infrastructure et les titres des réseaux
Ayant atteint les objectifs du PNR, notre pays pourra maintenant présenter la demande de paiement de la première tranche des fonds européens, d’un montant de 24,1 milliards (11,5 milliards sous forme de subventions et 12,6 milliards sous forme de prêts). L’impact sur l’économie, par conséquent, se fera sentir à partir du second semestre 2022 et, de manière plus marquée, à partir de 2023.
Cependant, on commence déjà à voir quelque chose, comme dans le cas des allocations d’investissement dans le secteur ferroviaire ou de la numérisation de l’administration publique. En parlant de marchés, les infrastructures et la numérisation sont les secteurs qui seront les plus sensibles aux investissements prévus par le PNR. En particulier, dans le secteur de la construction, nous regardons avec intérêt Webuild, tandis que Salcef et Prysmian sont nos pur-sang dans les secteurs des réseaux ferroviaires et de la conception d’usines respectivement, quant à elle, sera un grand bénéficiaire dans le domaine des tours de télécommunications.
Le gaz et les opportunités numériques
Dans le secteur des services publics, les sociétés de gestion de réseaux d’infrastructures sont exposées à Pnrr, tout comme les sociétés de production et de gestion de déchets telles que A2A, Hera et Iren. Enfin, parmi les valeurs moyennes, on trouve de nombreuses entreprises liées au monde de la technologie et de la numérisation, et parmi celles-ci, il convient de citer d’excellentes entreprises telles que Reply, Sesa, Tinexta, Wiit, Gpi et Alkemy.
Toutes les opportunités dont le succès est étroitement lié à l’avancement du plan national de relance et de résilience. Le budget 2021 s’est clôturé sur une note positive, mais dès cette année, le défi sera encore plus grand, avec 66 réformes à approuver et 102 objectifs à atteindre.